Comment se soigner par les plantes ?

Tour d’horizon sur l’utilisation du gingembre

En phytothérapie, l’usage du gingembre peut aussi bien être interne qu’externe. Mais hormis la poudre de gingembre que tout le monde connaît plus ou moins, comment se présente ce rhyzome?

Les diverses formes de gingembre

1) Le gingembre frais

Vendue au poids dans les épiceries exotiques ou dans les rayons fruits et légumes des supermarchés, cette racine est d’une couleur brun clair et possède une chair jaune pâle. Sa taille peut varier selon son origine ; ainsi le gingembre jamaïcain (le plus répandu et possédant un goût délicat) est charnu alors que le gingembre africain, à la saveur un peu camphrée, est plus petit.

Choisissez-le ferme et compact. Il ne doit être ni décoloré ni taché ni déshydraté, c’est-à-dire présentant des plis. Le gingembre frais se conserve environ 2 semaines au réfrigérateur, à l’abri de l’humidité. Il se congèle parfaitement donc vous pouvez vous en constituer une petite réserve. Il suffira de râper la quantité nécessaire au fil des besoins, sans le décongeler.

2) La poudre

Le rhizome est lavé puis séché avant d’être broyé en poudre fine. Sa saveur devient alors plus puissante et il doit être utilisé en quantité moindre : 1 g de poudre équivaut à environ 10 g de produit frais.

Le gingembre en poudre doit être conservé au sec, à l’abri de la lumière et de la chaleur. Comme toute épice en poudre ses propriétés et sa saveur s’émoussent assez rapidement, il est donc conseillé de l’acheter en petite quantité.

La poudre existe également sous forme de capsules pour les personnes désirant profiter de ses bienfaits sans en faire un usage culinaire.

3) La teinture mère

Elle s’abstient après macération du rhizome en tronçons dans de l’alcool durant plusieurs semaines. Ensuite, on décante, on exprime le marc, puis on filtre.

4) L’extrait fluide

gingembre-frais

C’est une solution acqueuse préparée en deux phases : le gingembre est mis à macérer puis le concentré obtenu est dissout dans de l’eau.

Cette formule évite l’ingestion de gélules ou la préparation de tisanes.

5) L’huile essentielle

Elle est obtenue par distillation à la vapeur d’eau des rhizomes broyés. Cette huile à usage interne et externe est également employée en parfumerie.

Posologie du gingembre

En règle générale la posologie du gingembre est la suivante :

1) Nausées postopératoires

1 g à 1,5 g de gingembre séché une heure avant l’opération.

2) Nausées de grossesse

la dose recommandée est de 2 g de gingembre séché ou 10 g de gingembre frais par jour en plusieurs prises. Attention : l’usage de l’huile essentielle est formellement déconseillé durant la grossesse.

3) Mal des transports :

1 heure avant le départ prendre de 250 mg à 1 g de poudre ou de 1,25 à 5 ml de teinture mère ou de 0,25 à 1 ml d’extrait fluide . La prise peut être renouvellée toutes les 4 heures jusqu’à disparition des symptômes.

4) Autres pathologies :

– Infusion : faire infuser 1 g de gingembre en poudre ou 5 g de gingembre frais râpé dans 250 ml d’eau pendant 5 à 10 mn ; consommer 2 à 4 fois par jour ; pour adoucir le côté piquant il est possible de rajouter du jus de citron et du miel. – Capsules de poudre : 250 mg à 1 g, 3 fois par jour. – Extrait fluide : 0,25 ml à 1 ml, 3 fois par jour. – Teinture mère : 1,25 à 5 ml, 3 fois par jour ; en usage externe, friction sur la partie douloureuse ; pour les maux de gorge, se gargariser avec une petite cuillère à café diluée dans de l’eau tiède. – Huile essentielle : comme toutes les huiles essentielles, celle de gingembre ne doit pas s’employer en usage interne sans avis médical ; votre thérapeute vous indiquera la posologie adaptée à votre cas. En usage externe il est préconisé d’appliquer un mélange de 5 gouttes d’huile de gingembre et 20 gouttes d’huile d’amande douce sur la zone douloureuse (en cas d’arthrite par exemple). Mais là aussi nous conseillons vivement un avis médical, d’autant que l’huile essentielle de gingembre peut irriter les peaux sensibles.

Dans le cadre d’un usage culinaire du gingembre, le terme “posologie” n’est pas véritablement approprié. De toute façon, quelle que soit la recette donnée, le dosage est précisé donc il suffit de suivre les indications. Si vous désirez ajouter du gingembre à n’importe quel plat ou à une salade, rapez simplement un morceau de un ou deux centimètres de long.

Si vous poursuivez un but thérapeutique, donc à plus ou moins long terme et que vous êtes réfractaire au côté “médicament” des capsules, il est évident que vous n’inclurez pas du gingembre à toutes vos préparations sinon vous arriveriez vite à saturation au niveau des saveurs. Dans ce cas vous pouvez croquer une petite tranche de gingembre dans le courant de la journée ou l’absorber sous forme d’infusion. Et si vous n’êtes pas dans le cadre d’un régime amaigrissant, je vous conseille à l’occasion le gingembre confit qui est un pur délice.

Et puisque nous sommes dans les gourmandises, restons-y, le gingembre se déguste aussi sous forme de sirop ou de jus. Un petit conseil concernant le sirop de gingembre : celui du commerce a la couleur du sirop de gingembre (parfois), le goût du sirop de gingembre (pas toujours, et quand c’est le cas, merci aux exhausteurs de goût) mais c’est rarement du véritable sirop de gingembre. Le mieux est de le faire vous-même ; sa préparation nécessite de l’eau, du sucre et du gingembre, donc 100% naturel et nettement plus économique. Quant au jus il ne demande guère plus d’ingrédients et remplace avantageusement l’alcool dans les cocktails ou les marinades.

Précautions d’utilisation

On ne connaît aucun effet secondaire notoire à l’utilisation du gingembre. Tout au plus risquez-vous de légers troubles gastro-intestinaux. Il vous suffira alors de diminuer les doses, quitte à les augmenter progressivement une fois que votre organisme s’y sera habitué. On peut en consommer jusqu’à 5 g par jour sans aucun dommage.

Deux situations nécessitent toutefois un avis médical préalable : l’utilisation de l’huile essentielle de gingembre et la présence de calculs biliaires. Bien qu’aucun cas n’ait été signalé jusqu’à maintenant, le principe de précaution veut également que vous vous documentiez auprès de votre médecin sur l’interaction possible entre le gingembre et certains médicaments.

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